SOUS LES FRAISES : LA START-UP QUI TRANSFÈRE LA CAMPAGNE À LA VILLE

Challenges, Le 13/04/2017

La PME installe des jardins potagers et fruitiers au sein de grandes sociétés. La jeune pousse intègre la sélection "100 start-up où investir" de Challenges.

Certains rêvent de la ville à la campagne. Depuis deux ans, Yohan Hubert, patron de Sous les Fraises, une PME de 15 personnes transfère la campagne à la ville. Ce biologiste de 40 ans qui se définit comme un " exploitant agricole de la ville " installe des jardins potagers et fruitiers au sein de grandes sociétés. Originalité du process, les végétaux prospèrent sans produits chimiques sur une membrane issue d'un mélange de laine de mouton et de chanvre. Quant à l'irrigation, elle est réalisée en circuit fermé. En utilisant l'eau des bâtiments préalablement filtrée par une mini centrale de traitements des déchets. Résultat, zéro entretien. La société s'occupe de toute l'installation. En deux ans, elle a séduit plusieurs grandes entreprises. Nexity et Unibail ont végétalisé leurs sièges sociaux, les Galeries Lafayette, le BHV et CNN France leurs toits. Le modèle économique de Sous Les Fraises repose sur deux leviers. Le premier est la conception et l'installation du système. Pour 250 mètres carrés, il en coûte environ 70.000 euros pour environ dix ans d'exploitation. Le second levier est la vente de fruits et légumes à la chaîne Les Gourmets de France. L'an dernier, l'activité a rapporté 40.000 euros pour 1.000 mètres carrés de surface. Une somme anecdotique ? Certainement pas. Cette année, les surfaces végétalisées vont décupler. Et les rentrées d'argent suivront le même chemin. Sous les Fraises qui a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 800.000 euros l'an dernier est à l'équilibre. La PME qui a refusé l'an dernier sept chantiers à l'étranger a cependant besoin d'argent frais. Avant l'été, elle compte lever entre 2 et 4 millions d'euros auprès de Demeter et différents fonds comme celui de la famille Mulliez.