AGRICULTURE URBAINE : LE JARDIN PERCHÉ, PREMIER INCUBÉ DE SOUS LES FRAISES

Les Échos Entrepreneur, Ophélie Colas Des Francs, 

Le Jardin Perché va cultiver 120 variétés de fruits et légumes en permaculture verticale sur les toits d'un parking d'hypermarché de la métropole lyonnaise. Une entreprise indépendante qui a vu le jour dans le nouvel incubateur de la start-up Sous les Fraises.

Mi-juin 2018, l'entrepreneur Eddy Bougaci a inauguré Le Jardin Perché sur les toits du parking de l'hypermarché et du siège social régional d'Auchan et de Ceetrus (ex-Immochan) à Lyon. Bien plus qu'un potager, cet espace de 3.500 m2, dont 1.700 m2 sont cultivés en permaculture verticale, est un lieu de vie ouvert aux habitants de Caluire et de ses environs. L'entrepreneur lyonnais propose des ventes de produits transformés, des cours de danse, des ateliers pédagogiques de jardinage et d'apiculture, du yoga, un espace restauration…

Eddy Bougaci veut attirer 500 visiteurs par semaine d'ici septembre 2018. Et à partir de 2019, vendre des produits comme de la bière, des chutneys, du nougat, des bonbons au miel et des crackers. En attendant, il limite les dépenses et multiplie les sources de revenus. « Nous sommes dans une logique d'économie circulaire. Plutôt que d'acheter du plastique, j'ai noué un partenariat avec des brocanteurs qui m'ont apporté du mobilier. Ces chaises et ces tables, les clients peuvent à leur tour les acheter », explique-t-il. Ici pas de serviettes en papier ni de couverts en plastique.

Devenir acteur de la transformation de la ville

« Le Jardin Perché est conçu comme un lieu de travail, de détente, d'apprentissage et d'échange. Il a pour ambition de proposer aux visiteurs un mode de vie résilient dans lequel on s'amuse et on déguste des produits locaux sans pesticides. Sans produire de déchets, bien sûr », explique Yohann Hubert, fondateur de  Sous les Fraises .

C'est au sein de cette entreprise spécialisée dans la culture sur les toits des villes qu'Eddy Bougaci, ex-consultant en organisation et stratégie d'entreprise, a mûri son projet. « Nous recevons de plus en plus de demandes de personnes qui veulent se reconvertir et devenir acteurs de la transformation de la ville. Or pour obtenir un modèle économique qui tienne la route, il faut un ensemble de compétences en urbanisme, architecture, environnement, agronomie, entrepreneuriat. Nous avons commencé à former Eddy à l'automne dernier et avons co-construit le business model. L'accompagnement va durer plusieurs années. L'objectif est d'arriver à une maturité de l'entreprise d'ici à trois ans », poursuit Yohann Hubert.

Aujourd'hui, Sous les Fraises accompagne un second porteur de projet qui s'installera à Annecy. Parallèlement, la start-up recherche une dizaine d'entrepreneurs pour intégrer, à partir de 2019, ce nouveau dispositif d'accompagnement. Avec en ligne de mire l'ouverture de nouvelles  fermes urbaines à Paris, Bordeaux, Marseille et Nantes.